20190517 - Réponse à INSCI 2019

De LRtech
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A l'attention de :

General Chair
Samira El Yacoubi, IMAGES, UMR ESPACE-DEV and Dept. Of Mathematics and Computer Science - University of Perpignan Via Domitia, France.
Co-Chair
Franco Bagnoli, Center for the Study of Complex Systems and Dept. of Physics and Astronomy, University of Florence, Italy.
Proceeding Chair
Giovanna Pacini, Center for the Study of Complex Systems and Dept. of Physics and Astronomy, University of Florence, Italy.

In reference to your : CFP-INSCI2019_update.pdf


(Note : ce document n'est pas encore lié au glossaire développé pour ce site, et une traduction anglaise n'as pas encore été stabilisée. Ceci se fera dans les prochains jours : ce site n'ayant que trois jours, nous espérons que chacun nous en excusera.).

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En janvier 2010, Gérard Pélix (en copie) a organisé pour les 40 ans du fait réseau digital, le Sommet de la Grande Arche (cf. http://lrtech.boutique/index.php/PLEX). Le conveneur du groupe de travail pour cette proposition et son rédacteur principal a pu y réunir la seule réunion (donc historique) des autres "78ards des nets" avec Pouzin, Zimmermann, Tréhin, Cerf, Kahn, Granger, Ishbiah, etc. parmi ceux qui s'y sont exprimés, le micro ou la flutte de champagne à la main, sur le "futur de l'internet". John Day, le "Jean Jour de Cyclades, fondateur de la "Louis Pouzin Society", n'avait pu venir.

Etant en cours d'installation dans la périphérie de Montpellier pour gérer la fin de vie de ses parents et la transition numérique de leur mnème (patrimoine intellectuel), le conveneur avait alors proposé que le cinquantenaire se tienne plus au sud, en LR. Il escomptait, en effet, une décennie technologique sur ce qu'ils débattaient alors à l'IETF : cela réclamait la résurrection de la couche OSI six présentation (du Montpelliérain Michel Elie, fondateur de "OUI" et cofondateur de MOUSTIC) pour la remise en route de ce avait motivé son engagement initial dans l'aventure des réseaux : l'IUse. L'interutilisation face à l'interplateformisation des marchands et des Etats.

Cela ne devait être que la réponse au blocage stratégique de "ses" services étendus (services au contenu transporté) en 1986, et à la réduction de l'architecture de IPSS mondial public (http://ipss.network) à l'internet du militaro-industriel américain ("architecture is politics").

Le projet INSCI 2019 est donc pour lui la preuve de sa présomption : il ne sera pas encore la réunion de la maturation glocalisée de la "capacitation concitoyenne au sein de la multitude augmentée". L'intergouvernance de l'intersouveraineté des citoyens et des Etats-réseaux qui était alors escomptée par les pionniers, portée par une montée en puissance du "frange à frange" (RFC 1958), n'est pas encore au rendez-vous. La symbolique aurait pourtant été belle : illustrer la convergence de la globalité au "centre du monde" que chacun sait être la gare de Perpignan.


Ce qui est en fait monté en puissance durant la décennie passée est le "GAFEtat" : l'alliance du marchand et du public - crainte, mais aussi suscitée par l'IAB (RFC 3869), et portée, du côté des "autres" Etats, par la France : Mounir Mahjoubi (cf. clôture du FGI à l'UNESCO en novembre dernier), Henri Verdier, ancien patron de la DINSIC, initiateurs des start-ups d'Etat et notre ambassadeur du numérique, et Macron dans ses échanges avec Zuckerberg. Cela a été préparé par la RFC 6852 (paradigme de normalisation moderne entre l'IEEE, l'IAB, l'IETF, l'ISOC et le W3C, http://open-stand.org).
Cette RFC est pragmatiquement une bonne chose au niveau des couches basses auxquelles se cantonne le modèle TCP/IP. Elle est donc aussi incomplète, et le conveneur a dû tenter deux appels de précaution à l'IESG/IAB pour prendre date sur ce point. Faute d'un pôle d'intergouvernance de l'intercompatibilité technologique et syntaxique (de la couche présentation et au dessus du modèle OSI), elle ***morcèle*** l'"interuse de la multitude" (que se doit de permettre et de supporter le "catenet", le réseau des réseaux de Louis Pouzin dont les couches basses ont été adoptées par Vint Cerf en 1978), en "communautés globales" marchandes, mercatiquement qualifiées de "bienfaits pour l'humanité".


Pourquoi ?

La réponse, assez simple, est venue à travers Aristote (le G3, "grand geek grec") et Numérev : il n'existe pas de "science de l'internet", mais bien plus :

  • Ce que nous appelons science de l'internet, à l'occasion d'un développement de grande envergure, mais sujet à bugs et à biais, relève des aspects ordinaires du "plus humain", lorsque notre "poïésis" et notre "techne" augmentent institutionnellement (per machinam) et mécaniquement (plus machina) nos capacités existantes.
    Ce qui est nouveau ici est l'ampleur et la brutalité (en raison de sa profondeur) de cette augmentation, qui en mêlent les perspectives selon,
  • d'une part l'ingénierie des pionniers (modélisation OSI étendue par Tymnet) et sa limitation par l'IETF (TCP/IP),
  • et d'autre part l'étude de l'"homo sapiens sapiens plus machina" dans le contexte de l'incomplétude mathématique post-Poincaré (notre monde est complexe, c'est à dire polylectique en réseau).
  • partant de son but et de son cas personnel d'humain assez averti, le conveneur de cette proposition s'est focalisé sur la capacitation personnelle (autonomie citoyenne augmentée) se heurtant à l'inertie pratique du réel (matériel, logiciel, économique, politique, hystérésis diverses des perspectives individuelles et collectives, etc., etc.).
    Ce faisant, il a bien identifié la polylectique des agoras : les personnes au sein des "communautés globales" y compris culturelles et linguistiques ; machines du cloud, physique des particules, etc.
    Mais ils sont passés à côté de l"'ID" : l'interdisciplinaire où les agoras sont des disciplines scientifiques et de pensée.

    Ceci a été compris lors de la préparation de la réflexion sur l'indexation interdisciplinaire engagée par Numerev (Paul Valery, Montpellier). L'interdisciplinaire ne peut pas "indexer" : il ne peut qu'adresser. Dans le contexte de l'interdisciplinarité de l'université du LR, il nous manque une discipline, non reconnue par le CNU, mais identifiée comme telle par l'un de ses membres les plus éminents (Paul Mathias, son doyen philo) : la diktyologie, la science du fait réseau (dont tout ce qui a trait à l'internet fait par nature partie).


Notre proposition

En l'état, il n'est pas question d'introduire un article sur la diktyologie, surtout dans le cadre d'un événement Springers dont un récent séminaire de Numerev a montré que l'économie contrevient à ce qui semble se dessiner comme une évolution "anthropobotique" fondamentale de l'"humanité plus machina". Ceci reviendrait à l'IG Paul Mathias du CNU qui a engagé la réflexion sur ce qui pourrait devenir la 53e section universitaire.

Nous nous référons donc à la possibilité donnée de sessions parallèles à la conférence, consacrées à des ateliers auto-organisés, qui auront lieu le dernier jour de la conférence et seront ouverts à tous, par exemple pour :

  • promouvoir un projet,
  • en diffuser les résultats et/ou pour recueillir des impressions et des commentaires.

Notre projet concerne la facilitation diktyologique de l'émergence ouverte de la "sapience". Nous entendons par là le commun du savoir de compréhension partagée par, entre, sur et pour la multitude des "chacuns de nous" et des éléments naturels et artificiels, par exemple soutenue par le "Plan S" européen (bien que notre recherche civile, travaillée en français, ne soit pas financée sur fonds publics, mais au contraire participe financièrement de la recherche publique - les citoyens n'ont pas de crédit d'impôt recherche).

C'est très exactement ce que nous visons.

Il me parait alors temps de pousser un projet dont le LR scientifique manque, bien qu'il en ait mis, le premier (Assises Science et Société, 2017 : sciences et recherches participatives), en lumière et presque en place tous les éléments. Ce projet est celui d'une boutique des sciences sur le fait diktyologique (réseau, maillage, interligence, relations, intellition, etc.) de l'ID (interdisciplinaire).


La contribution à l'INSCI 2019 pourrait être le témoignage par ses partenaires de ce que cette démarche aura impliqué, et nous aura appris dans un contexte multidisciplinaire particulièrement riche. Elle pourrait compléter un stand de la boutique dans le hall de l'INSCI. Soit dans son calendrier, soit le lendemain pour pouvoir attirer l'attention de ses membres et des auditeurs sur les saillances qui auront été discutées au cours de la conférence et sur la manière dont elles sont ou pourraient être abordées dans le cadre spécifique de l'interdisciplinarité, comparée à l'interutilisation du réseau, à l'e-gouvernement, au commerce en ligne, aux MOOCs, etc.

Pour illustrer l'esprit de cette proposition, un internet de travail a été formalisé : http://LRtech.boutique. Il ne s'agit pour l'instant que d'un brouillon d'exploration collégiale portant sur l'architecturation d'une telle boutique. Ceci signifie une réunion de concepts et de projets en expérimentation virtuelle où tout est donc révisable.

Il est à noter :

  • que ce projet est parallèle et dans le contexte du projet de smart-up exploré par INTLNET et MontpelNet : Diktya d'une diktyologie ouverte de construction et de partage de sapience (débats, bibliothèques, basilithèque, concept et économie de "smart-up du savoir", thésaurus, taxonomies, etc.) ; et des développements technologiques qui lui sont nécessaires.
  • qu'en ce qui concerne le conveneur du projet, il pense s'attacher à la conception, à l'ingénierie et à la standardisation d'un projet dit "nr2" (c.-à-d. "mon nr2", mon "second artificiel"). En continuation, au niveau inter-applicatif de son expérience de développement, à la fin du siècle dernier, d'un contexte multimatique sous QNX, ceci permettra, nous l'espérons, de concevoir, expérimenter, valider et déployer une architecture fonctionnelle d'intelligence artificielle (intellition) et de relation, multi-OS qui soit à la fois tournée vers l'InterUtilisation et l'InterDisciplinaire.
L'ambition est qu'elle puisse susciter la création de smart-ups de fonctionnels libres. C'est un aspect de la science des réseaux qui, par exemple, avec la SX (expérimentation sociétale) et la simulation noétique, parait adéquat aux spécialisations régionales existantes. Une évolution interdisciplinaire de technosophie kénotique (relations cerveau/cogitiel, brainware interopérationnel, etc.) sera également nécessaire pour une approche équilibrée de ce que nous percevons comme une ébauche d'un noocène.

Si ceci ne correspondait pas exactement aux attentes d'INSCI 2019, peut-être pourrait-elles considérée pour l'INSCI 2020, et être invoquées lors d'une session de prospective ?

Très cordialement,

jfc morfin
Conveneur du projet civil de boutique des sciences participatives LRtech