20190528 Mail sur liste Conflex

De LRtech
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Chers amis et collègues,

Il y a deux ans la MSHsud de Montpellier a pérennisé par sa Boutique des Sciences les acquis des premières Assises Sciences et Société qu'elle avait coorganisées, à la suite de la signature au Ministère de l'EN et de la Recherche de la "Charte des sciences et recherches participatives en France : accompagner, soutenir et promouvoir les collaborations entre acteurs de la recherche scientifique et de la société civile".

Cette année l'Université de Perpignan se prépare à accueillir INSCI 2019 début décembre. Elle veut en faire une rencontre entre praticiens universitaires et industriels des sciences de l'internet, mais qu'elle ouvre aussi a des projets et des ateliers ouverts à tous et donc aux sciences du "sapiens plus machina".

J'ai proposé à son comité organisateur de rendre compte d'un projet, ainsi initié par la société civile, de boutique des sciences, pour conjuguer les préoccupations universitaires, industrielles et civiles en la matière. Je l'ai baptisé "LRtech" pour le limiter à un contexte local capable de s'impliquer de façon équilibrée dans la globalité, et ne sachant pas à quel parcours technologique il peut nous conduire.


La diktyologie

L'IG Paul Mathias, doyen philo du CNU, a identifié la "diktyologie" comme la discipline de l'"en-réseau". Il ne l'a pas encore fait reconnaitre comme la 53ème section du CNU mais nous la vivons déjà au quotidien. Il est indéniable que les "sciences de l'internet" en relèvent (pour autant que l'on puisse parler de science au sujet d'un investissement occasionnel commun, aussi important soit-il) . Je parle donc de "diktyologie".


La capacitation concitoyenne

Ma thématique de recherche-action, depuis quarante ans, et de la thèse que j'engage, est la capacitation concitoyenne au sein de la multitude augmentée.

  • C'est la continuation du débat du XVIIe sur la souveraineté et l'Etat-Nation, engagé à partir de Machiavel, il est empêtré depuis 1986 dans l'institutionnel de la multitude et l'évolution de l'Etat-moderne vers l'Etat-réseau. Les péripéties actuelles étant l'évolution de la Gouvernance de l'Internet des GAFA au GAFEtat, après la "Transition du NTIA" (fin du protectorat administratif des USA sur l'internet) et à travers le dialogue Zuckerberg / Macron, (cf. les interventions françaises au plus haut niveau aux plénières du dernier Forum de la Gouvernance de l'Internet).
  • L'appel à une meilleure définition du concept de "contexte" de Céline Paganelli, directrice du CERIC à Paul-Valery et la thématique de l'indexation comme moyen de dialogue au sein de l'interdisciplinaire, retenue par Lise Verlaet pour le colloque de fin d'année universitaire de NUMEREV. Cela m'a fait percevoir que la diktyologie est par principe la science de la contexture de l'interdisciplinaire autant que celle de l'institutionnel sociétal. Mais que les contraintes humaines, administratives et budgétaires étaient bien moindres dans le premier domaine. Surtout si l'on se réduit peu à peu à la cybernétique monolectique de la pensée personnelle.


L'ID, (l'InterDiscipline) vs. l'U2U (user to user).

L'interconnexion des disciplines de recherche a la même phénoménologie et réclame une architecture technologique très comparable à celles des autonomies personnelles, et permet sans doute des raccourcis vers l'approfondissement des concepts et la banalisation des solutions technologiques dont les deux ont besoin.


Cinq points paraissant clé

Aux prémisses de cette proposition, j'aimerais souligner l'importance de cinq fondamentaux particuliers qui, à mes yeux, joueront sans doute un grand rôle dans les études et expérimentations de la "Boutique des Sciences de la diktyologie de l'ID" :

  • la notion bien investiguée par Numerev d'"écribalilecture" (via l'écran nous produisons nos textes en les écrivant et les lisant en même temps, tout en les balisant pour le traitement par son "plus machina"). Nous sémiotisons dorénavant en usant de signes, de mots et de bots.
  • la notion de perférent, c'est à dire non plus de document (même écribalilecturé) envoyé, mais de ce que le destinataire actuel - nul ne peut savoir s'il est final - va recevoir en termes de texte contexturé dans son contexte à lui - et de la technologie qui va être utilisée pour le produire, le maintenir, le diffuser, le fiduciariser et surtout le commenter.
  • la question de Leibnitz, de la mathématisation de la multilinguistique que Pierre Levy est venu présenter à Montpellier (IEML), appelant à des "Lumières numériques" : dans notre société anthropobotique nous avons besoin de polyloguer avec nos machines, toutes nos machines, comme toutes nos machines entre elles : l'intersem de l'internet sémiotique. Une même présentation : la couche six de l'OSI que TCP/IP n'a pas. Ce qu'il faut composer avec la souveraineté des Etats et la capacitation des humains dans une société du savoir en devenir, que nous avons consensuellement dit vouloir "people centered, à caractère humain, centrada en la persona" et à la gouvernance multipartieprenante entre gouvernements, société civile, secteur privé et organismes internationaux (SMSI 2003, 2005).
  • la perception fondamentale d'interligence uniforme. C'est à dire du "ce par quoi tout est lié". Ecologiquement, systèmiquement, intellectuellement. Et la triade fondamentale que cela implique : les données, les métadonnées (données sur les données) et syllodonnées (les données entre les données liées). Et donc l'évolution du logiciel vers le fonctionnel et des d'architectures multimatiques (intelligence d'agents autonome), domaine du LIRMM. Base des intelligences naturelle (IN) et artificielle (IA).
  • la publication par Olivier Auber de l'"Anoptikon", c'est-à-dire les compte-rendu, analyse et réclamation d'une théorisation scientifique et technosophique de son expérimentation maintenant bien scientifiquement établie au bout de trente ans (renouvelable, analysable, réfutable) de son "générateur poïétique". Elle pose les questions ontologiques de "l'être en réseau", de la communication contextuelle, de la mathématique des agoras (systèmes, communautés, mnèmes, amas, datamasses, écosystèmes, entéléchies, réseaux, interligences, ensembles, etc.), et donc du brainware (le savoir utiliser ensemble).


De façon pratique :

  • pour organiser tout cela, j'ai mis en place une liasse exploratoire de perférents ecribalilecturés sous http://LRtech.boutique (commencer par le Blog, au milieu des choix, qui introduit la chronologie de la démarche). Je l'ai rédigé en quelques jours seulement : c'est un brouillon - et c'est le principe d'une exploration collégiale - qui sera évolutif selon vos commentaires dont je vous remercie.
  • je vous ai inscrit sur la liste de diffusion "conflex@LRtech;boutique". Cette liste a un "Reply-to" qui ne vient que vers moi. Une amélioration de la gestion et de la protection des listes de travail participatif relève des sujets à traiter

Je vous remercie en vous priant de m'excuser pour la longueur de cette note (on a l'habitude, sur le "comptoir du cafedu.com", de parler de "pontifiants").

jfc morfin